Les autorités de l’Etat ont engagé, on le sait, une course contre la montre contre cette satanée pandémie et ce variant Delta. Alors que le taux d’incidence ne cesse de monter (il était hier de 130 pour 100 000 habitants dans le Tarn-et-Garonne contre 90 lundi…), le cap est mis sur la vaccination en accéléré. Et hier, la préfète Chantal Mauchet, accompagnée d’Anne Levasseur, directrice départementale de l’emploi, de travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) et des représentants de l’Agence Régionale de Santé, a lancé l’opération baptisée « Aller Vers », pour vacciner les publics les plus vulnérables. Quatre sites ont été parcours, le centre Emmaüs de Pompignan, le centre d’accueil de demandeurs d’asile de Monclar, l’Espace Confluences de Moissac et l’Association Relience 82 à Montauban.

Ce sont donc, au total, une centaine de personnes qui ont pu bénéficier d’une première dose de la part des équipes de l’Apas 82, et prendre rendez-vous pour la seconde injection : « Nous avons mené, avec nos partenaires associatifs, un travail de conviction qui a porté ses fruits, a indiqué la préfète. Nous allons continuer à essayer de convaincre puis de vacciner ces publics prioritaires mais aussi les soignants, les fonctionnaires ».

« il faut le faire »

Les équipes se déplaceront aussi dans des endroits touristiques comme Saint-Antonin, pour capter un maximum de candidats ou tenter de convaincre les indécis. Bref, la vaccination est tous azimuts. Et hier c’est donc le public précaire qui a pu en bénéficier : « Nos résidents ont confiance dans nos équipes, a rappelé Gérard Marre, le président de Relience 82 (depuis 2010, l’association accueille, héberge et accompagne différents publics en difficulté et notamment : personnes à la rue, en habitat précaire ou insalubre…). Nous avons pris le temps de discuter avec chacun dans le cadre de relations basées sur la confiance et le dialogue ». Très en pointe dans la prévention de cette crise sanitaire interminable, l’APAS 82 a dépêché hier deux infirmières, un médecin et un médiateur afin de procéder à la vaccination : « Nous sommes très engagés dans ces actions de prévention, a confirmé sa directrice Marie Alayrac. Et partout où nous le pouvons-nous passons les messages et essayons de convaincre les récalcitrants ». Hier, à Relience, on en a croisé des récalcitrants finalement convaincus de la nécessité d’une dose d’ARN. Ainsi Roméo, solide polynésien de 43 ans, en métropole depuis 5 ans : « Je ne voulais pas du vaccin mais j’ai écouté le président et je me suis décidé pour plein de raisons ». Brice se sent « obligé de se faire vacciner car ça permet de continuer à faire des choses et de vivre ». Freddy n’arrivait pas à trouver un créneau : « Il me tardait vraiment d’être vacciné ». Pour Christelle, c’est aussi un véritable soulagement : « c’était plein partout, surtout depuis le discours d’Emmanuel Macron. Je n’étais pas trop motivée au début, mais là il faut y aller ».

Article de la Dépêche du 23 juillet – Laurent BENAYOUN